Ce mardi 20 juillet 2010 est un jour comme les autres. Il fait beau. Je suis allé voir notre trésorier du Parti de Gauche localement pour un remboursement de carte de photocopie. Il me fait le chèque. Plus tard dans l’après midi, je vais déposer le dit chèque au bureau de poste. Quoi de plus banal pour un militant ! C’est surtout l’agent au guichet qui a su attirer mon attention.

Voici les faits

Je m’approche de l’urne dans laquelle il faut glisser les chèques dans une enveloppe fournie sur place. Mais comme d’habitude je n’ai pas de stylo sur moi pour remplir le bordereau, et il n’y en a pas sur place. Il est quasiment 18h, heure de fermeture du bureau. Il n’y a plus grand monde à cette heure là. Un guichet se libère au moment où j’allai demander un stylo. L’agent de poste interpelle un jeune homme qui attend assis depuis un moment. Ce dernier l’envoie balader avec nonchalance. Je m’avance alors au guichet pour déposer mon chèque. L’agent me dit que de toute façon il faudra que je glisse moi-même le chèque dans l’urne derrière moi. Il me propose de remplir lui-même le bordereau pour aller plus vite et vue le peu de monde. Je lui tends le chèque. La conversation démarre alors.

Le dialogue (légèrement modifié mais l’essentiel y est)

L’agent – Alors, donc la banque c’est le Crédit Coopératif … et l’émetteur … le Parti de Gauche. Tiens c’est de la politique ?

Moi – Oui tout à fait.

L’agent – Vous y croyez encore ?

Moi – Il faut bien ! Si plus personne n’y croit alors c’est fini !

L’agent – Oui enfin bon la gauche c’est plus ce que c’était. Je vous le dit, moi je suis Lillois depuis toujours, et depuis que c’est Martine Aubry qui est Maire de Lille, c’est de pire en pire.

Moi – Vous savez il y a Gauche et Gauche.

L’agent – Il faudrait quelqu’un de droite comme Maire pour les faire réfléchir, comme ça pour regagner la mairie ils se battront plus pour l’intérêt des gens que pour leurs places.

Moi – La droite ne fera pas mieux que les socialistes, déjà qu’ils font beaucoup de chose comme la droite.

L’agent – Je pense qu’ils comprennent que ça l’alternance c’est gens là.

Moi – Vous savez il y a une autre gauche, la « vraie » gauche, pas le parti socialiste.

L’agent – (l’air étonné) ?

Moi – Oui, nous c’est le Parti de Gauche, on a fait le Front de Gauche.

L’agent – (toujours étonné) ?

Moi – Vous savez, avec Jean-Luc Mélenchon.

L’agent – Ah oui. En voilà un qui l’ouvre !

Moi – C’est sur, et maintenant qu’il l’ouvre reste plus qu’à voter pour lui !

L’agent – Alors là, pour moi aucun souci, je voterai sans problème pour lui.

Conclusion

Après, j’ai fini de remplir le bordereau et j’ai déposé mon chèque dans l’urne. Suite à cet échange, me voilà de bonne humeur, et je pense que l’agent du guichet a vu qu’il était possible d’y croire encore. Il a répondu de lui-même à la question qu’il m’avait posé dès le début. Il ne manque « pas grand chose » au peuple français pour se relever. Ce « pas grand chose » c’est de l’espoir. Les gens ne sont pas dupes, ils voient bien ce qui se déroule sous leurs yeux. Cette mascarade a trop duré, l’UMP et le MEDEF en tête, la sociale-démocratie du Parti Socialiste pleine de compromissions. Je vois d’un très bon œil l’élaboration d’un programme partagé avec le Parti Communiste et la Gauche Unitaire (et tout ceux qui le voudront). C’est ce qui nous donnera du courage, à nous militants, et de l’espoir, à tous ces gens qui en ont marre. Cet été sera studieux. La rentrée sera houleuse !