Dans le tunnel des élections

Les élections cantonales approchent : J-46

Nous avons commencé la campagne tôt, dès la fin novembre avec une conférence de presse. Trop tôt diront certains. Je pense en revanche que tout le monde part en campagne beaucoup trop tard, y compris parmi nos rangs du Front de Gauche. Je comprends qu’il était difficile de partir plus tôt en campagne que la fin novembre, puisque nous étions en plein mouvement pour s’opposer aux deux années de retraites que Nicolas Sarkozy et son gouvernement de droite nous ont volées. Nous voilà à J-46, c’est-à-dire un peu moins de 7 semaines du scrutin du 1er tour, même pas deux mois deux campagnes avec deux semaines de vacances en février qui viennent briser le rythme. Personne ne parle du scrutin dans les médias nationaux télévisés, ou alors de manière anecdotique. Les élections de 2012 c’est dans un ans et demi et on en parle davantage qu’un scrutin qui se déroule dans moins de deux mois. C’est un drôle de sens des priorités ! Mais on comprend pourquoi on donne tant d’importance au scrutin présidentiel (et non pas législatif d’ailleurs), j’y reviendrai à la fin de ce billet.

Pourquoi partir si tôt en campagne ?

Deux éléments de réponse. Tout d’abord, c’est un scrutin uninominale à deux tours sur le même modèle que l’élection présidentielle, qui favorise donc les personnalités. Je ne me trompe pas en disant que je ne bénéficie d’aucune espèce de notoriété dans le canton dans lequel je suis candidat, et qu’elle reste à construire. Quoi que je préfère largement que les gens votent « Front de Gauche » le 20 mars prochain, plutôt qu’ils votent « Ugo Bernalicis ». Là encore, le Front de Gauche n’est encore « reconnu »,

Réunion publique – Faches-Thumesnil

et du travail reste à faire pour faire connaître notre démarche unitaire et combative. Heureusement, ma remplaçante Evelyne Rice, adjointe au logement d’une des mairies du canton apporte la notoriété qu’elle a pu se constituer. Deuxième élément, pour être élu, car c’est bien là l’objectif, il faut que les gens votent pour le Front de Gauche. Et pour que les gens votent pour le Front de Gauche, il faut qu’ils puissent voter. Et pour qu’ils puissent voter, il faut qu’ils soient inscrits sur les listes électorales. Et vous vous en souvenez peut-être, pour s’inscrire sur les listes électorales il faut le faire avant le 31 décembre de l’année précédent le scrutin. Et donc il faut prévenir les citoyens un minimum à l’avance, surtout quand les municipalités font le service minimum pour inciter l’inscription sur les listes. Comme ci tout était fait pour ne rien faire contre la désertion des urnes d’une partie grandissante de la population. Jusqu’à de 25% de la population en âge de voter n’est pas inscrite sur les listes électorales dans les quartiers populaires, pour une moyenne de quand même 10% au niveau national. A cela il faut ajouter, les mal-inscrits, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas inscrits en relation avec leur actuel lieu de résidence (l’exemple typique étant celui de l’étudiant qui a son propre logement mais continue de voter dans la ville de ses parents). Les mal-inscrits représentent dans les quartiers populaires jusqu’à 28% des inscrits, pour une moyenne nationale inconnue mais qui dois être de l’ordre de 10% également. On ne peut donc pas d’un côté se dire démocrate, se réclamer de la révolution citoyenne, et ne pas se mettre en campagne dès le mois de décembre pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes et à s’intéresser à la politique. Avec nos « petits » bras, c’est quelques 9000 tracts que nous avons distribué à travers le canton avant le 31 décembre. Un exploit quand on sait que le nombre de tracts distribué à cet effet en décembre 2010 par les autres listes sur le canton est de zéro.

Mais que font les autres listes ?

Déjà, il n’y en aura probablement que quatre en plus du Front de Gauche sur notre canton : EELV (Europe Ecologie Les Verts), l’UMP, le PS et le FN. J’expédie en vitesse EELV et le FN qui n’ont toujours pas démarrer leur campagne. A la limite, tant mieux, en tout cas pour les seconds. Le candidat de droite, Hervé-Marie Morelle, quant à lui est en campagne sur les murs et dans son petit réseau de droite depuis le mois de décembre également, déficit de notoriété oblige. Dans la droite tradition de son mentor, je nomme le Grand Nicolas Sarkozy, premier du nom, il s’affiche seul (sans sa remplaçante, qu’il n’avait pas à ce moment là), le portrait en grand, sur fond bleu, avec tout un tas de mots en vrac tel que : « ensemble », « canton », « renaître », « Ronchin », « jeunesse », ou autres mots-clés apolitiques. Monsieur personnalise sa campagne, en espérant devenir Grand en faisant comme les Grands ! Désespérant … Il a tout de même élaboré une ébauche de programme tout comme nous sommes en train de le faire. Je reviendrai point par point sur son programme dans un prochain article.

Un détour par le candidat du Parti Socialiste

Marc Godefroy, c’est mon « concurrent » ou « adversaire » du PS selon ses propres mots (voir la conférence de presse du PS du 24.01.2011: http://elections.lavoixdunord.fr/Cantonales/_2011/Pres-de-chez-vous/Metropole/2011/01/24/article_marc-godefroy-la-gauche-doit-reconqueri.shtml). Je ne résiste pas de revenir sur cette conférence de presse qu’ils ont donné, lui ainsi que le président actuel du Conseil Général, Bernard Derosier, et également Alain Rabary, maire de Ronchin. L’âge devient apparemment une idée politique à part entière. Je m’amusais déjà de lire le candidat UMP le 5 janvier dernier dans une brève de la Voix du Nord « Hervé-Marie Morelle a expliqué vouloir « incarner la jeunesse et le renouvellement » face à « un vieillissement représenté par le maire de Ronchin et le maire de Lezennes ». ». Je sais déjà que son argument de la jeunesse fait à moitié pschitt vue mon jeune âge également. Et oui, il n’a plus le monopole de la jeunesse ! Mais de là à en faire un argument de campagne … Bref, je ne m’attendais de la part des socialistes une réaction aussi puérile. D’un côté l’un dit qu’il est jeune, et de l’autre on répond qu’on est vieux, et au passage on m’intègre à la joute en me collant l’étiquette « d’extrême » pour qualifier ma jeunesse. Bravo au PS et à l’UMP pour la qualité du débat de fond qu’ils offrent à la population. Quelle politique veulent-ils porter au sein du Conseil Général ? On ne le sait pas, à moins de fouiller sur les blogs et autres sites internet où l’on peut trouver des bribes de programmes. Le candidat du PS à un blog, et j’en fais ici la publicité ce qui permet à tout le monde de débattre du fond : http://marcgodefroy.cantonales59.fr . J’étais heureux de découvrir un article défendant les 35 heures au moment des attaques pernicieuses de Manuel Valls, dirigeant socialiste, contre son camp. Heureux aussi de voir que les socialistes se mettent en campagne avec leurs rdv citoyens à Ronchin et à Faches-Thumesnil, tout en regrettant le peu de monde que ces rdv ont attiré. Nous avons eu au Front de Gauche un peu plus de chance de ce côté avec notre réunion publique à Faches-Thumesnil rassemblant un peu plus de 60 personnes (quoi qu’en dise la presse). Heureux une troisième fois j’étais en voyant un article qui s’intitule « Les services publics : un modèle de société ». Je me dis que celui-là, pour une fois, est un socialiste de gauche, et c’est tant mieux. Mais attention, les apparences sont souvent trompeuses. En lisant le dit article quel étonnement de le voir conclure par « En 2011, comme en 2010, sachons nous emparer de notre bulletin de vote, pour dire notre opposition à cette casse réglée, et dire notre souhait d’une société non pas « collectiviste », mais forte de la solidarité et du bien être partagé grâce au service public local. La commune, le département, y prendront toute leur part ! ». Que veut dire ce « non pas « collectiviste » »? Je l’avais déjà entendu dire cela lors ce ses vœux dans sa ville de Lezennes. Un peu pantois, j’étais allé le voir pour lui dire mon étonnement puisque j’avais l’impression, suite à sa description idyllique de sa ville d’être dans le soviet de Lezennes. Il m’a répondu préférer le « collectif » au « collectivisme ». Du charabia, pour sur !

« Collectivisme » or not « collectivisme »

Mais qu’est-ce que Marc Godefroy entend par là ? En lisant bien son article on se rend compte que sa bataille pour les services publics consiste essentiellement à préserver ceux qui existent déjà, et plus précisément ceux en rapport avec le Conseil Général, élection cantonale oblige. Comme si tout était déjà fait et que la bataille contre la droite ne se résumait qu’à défendre les acquis. Revenons tout d’abord sur la définition du collectivisme. Définition du terme selon le CNRTL : «  Système d’organisation sociale fondé sur la mise en commun (au profit de l’État ou de groupements plus restreints : coopératives ouvrières, communautés villageoises, cantonales, etc.) des moyens de production et généralement aussi de consommation non immédiate. » Depuis toujours le collectivisme représente le mode d’organisation économique visé par le courant socialiste. Mais ce mot fait parti des mots interdits de gauche, des mots tabous que la droite a su rendre impropre à la diction, tout comme la « planification ». Une question me chatouille l’esprit : si le collectif c’est mieux que le collectivisme, Marc Godefroy est-il prêt à renoncer au socialisme au profit du social ? A fort d’avoir peur des mots on finit par trahir sa pensée. Et pour cause, la propriété collective des moyens de production, le collectivisme, c’est l’essence du combat socialiste, pour socialiser l’économie et la production, c’est-à-dire la mettre au service de tous, au service de l’intérêt général. Peut-être que mon « adversaire » du PS ne souhaite pas faire entrer dans le giron de la propriété collective des pans entiers de secteurs de l’économie tel que l’eau, l’électricité, le gaz, les transports, la santé, l’éducation, etc. Alors à ce moment là nous ne sommes pas d’accord. Pour nous le service public c’est un modèle de société dont l’extension est une nécessité impérieuse pour ne pas laisser à l’appétit féroce du marché la mission de servir l’intérêt général. On dirait qu’un débat clair et argumenté ne sera de mise pour cette élection. En tout cas au Front de Gauche, on peut compter sur notre capacité à dire les choses clairement.

Grand meeting le 9 février à Ronchin

Juste quelques lignes pour dire que j’aurais le plaisir d’accueillir Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, député européen, Marie-George buffet, membre de la direction du Parti Communiste Français, député de Seine-Saint-Denis et Christian Picquet, dirigeant de la Gauche Unitaire, conseiller régional de Midi-Pyrénées. Le meeting aura lieu le mercredi 9 février prochain à la salle des fêtes de Ronchin (derrière la Mairie, 650 rue Jean Jaurès) à partir de 18h30. Ma remplaçante Evelyne Rice introduira le meeting et je me chargerai de la conclusion. Ce meeting même s’il est sur mon canton, soutiendra ma candidature mais également la dynamique du Front de Gauche dans tout le département. Je veux faire de ce canton de Lille Sud-Est, l’emblème de la dynamique du Front de Gauche dans le Nord. Je profiterai d’ailleurs de cette tribune pour laisser passer quelques messages à nos amis socialistes et du MRC qui serais présent, je n’en doute pas. Les journalistes ne seront pas en reste, et j’aurais quelques mots à leur dire, en tout bien tout honneur. Pour ceux qui savent dès à présent qu’ils ne pourront être là le 9 février, je les informes que le meeting sera intégralement visible en vidéo sur internet. Pour tous les autres, venez nombreux, invitez vos amis, vos parents, tout ceux qui d’habitude ne s’intéresse pas à la politique car nous aurons besoin de la force du grand nombre pour changer le cours des choses, pour changer la vie.

2012 par-ci, 2012 par là

Et oui, ce sera l’événement politique de l’année 2012 : l’élection présidentielle. Mais vous remarquerez que peut de place est laissé à l’élection législative, laissant penser que c’est le président qui gouverne et non pas l’assemblée. Ce scrutin uninominale, comme les cantonales, favorise les personnalités c’est un fait. Pour une cantonales qui concerne une population restreinte, un outsider peut avoir sa chance en allant au contact de l’ensemble de la population sans bénéficier d’une couverture médiatique. Mais pour la présidentielle, la couverture médiatique est essentielle, pas besoin d’expliquer pourquoi. Dès lors, Jean-Luc Mélenchon apparaît sur la forme comme étant le candidat dans la meilleure position pour faire gagner nos idées à la présidentielle, ce qui conditionne une partie de la victoire que nous espérons aux législatives. Sur le fond, je pense qu’il a fait, et ne cesse, de faire la démonstration qu’il est capable de faire passer au grand public l’essentiel de la perspective politique que l’on trace, c’est-à-dire le retour sur la scène politique du peuple par une révolution citoyenne pour une transformation écologique et sociale de la société par la radicalité concrète : revenu et salaire maximum, planification écologique, pôle public financier, assemblée constituante, etc … C’est pourquoi je vous invite également à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour représenter le Front de Gauche à l’élection présidentielle en cliquant sur ce lien http://www.jean-luc-melenchon.com/liste-dappui-a-ma-candidature/ .

Jean Jaurès a dit « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience ». Alors ensemble élevons les consciences pour une révolution citoyenne !

Une pensée sur “Dans le tunnel des élections

  • 03/02/2011 à 19 h 50 min
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    Loin de moi l’idée de faire une critique politique constructive sur l’actualité qui te pousse à te presenter à cette élection… je tenais juste à faire une petite remarque :
    J’ai regardé une interview de toi sur france 3 (l’interview date j’en conviens) dans laquelle, à deux reprises, tu utilisais l’expression “au jour d’aujourd’hui”. je m’insurge donc et je crie “redondance”. il eu fallu dire “à ce jour” ou “à l’heure d’aujourd’hui”.

    au plaisir de te croiser un de ces quatres…

    Benjamin M.

    P.S. : Passe le bonjour à Melenchon !

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